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Fleurs du pays

277 peintures sur papier A5, 2018

 

« Fleur du pays » (kokka国華) est le premier périodique (datant de 1889) qui traite de l'art asiatique et de la peinture japonaise en particulier. C'est à Okakura Kakuzô qu'est attribué le manifeste d'ouverture qui résonne comme une propagande à visée nationaliste : « Les beaux-arts sont la quintessence et la splendeur d’une nation ».

La première occurrence du concept de la peinture japonaise est apparue quelques années auparavant. Elle a été construite par l'américain Ernest Fenollosa, et a été produite par l'importation de critères de l'esthétique occidentale tout en se constituant dans une opposition à la peinture occidentale. Ainsi si la peinture occidentale serait à l'huile, par opposition celle purement japonaise serait à l'eau.

Je perçois parfois des résidus, de vieilles traces indélébiles de ces tentatives d'une construction d'un art national japonais au 19e siècle. Ainsi je suis tombé sur une désuète méthode destinée aux vieilles personnes pour apprendre à peindre des fleurs, avec d'un côté un modèle à copier et de l'autre des lignes à colorier. En supposant que cette méthode possède une vague filiation toute refoulée avec la construction de la peinture japonaise, je me propose de produire des peintures à l'huile qui ne respectent ni les conseils ni les limites à ne pas dépasser. Une peinture occidentale indisciplinée qui serait à la fois la copie et l'opposée de la peinture japonaise qui elle-même a déjà été constituée de la sorte, telle est mon absurde tentative d'une identité picturale par comparaison.

 

 

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